Voyage dans un incroyable passé
La présence humaine est attestée dès la période du Paléolithique moyen au Moustérien (-125000 à -35000 avant J.C.). De nombreux mégalithes (dolmens, menhirs, tumulus, cairns…) y sont érigés et certains sont encore visibles de nos jours.
Présence gauloise, romaine, gallo-romaine, et origine de son nom
A l’arrivée des Romains envahissant la Gaule Celtique, des peuples gaulois armoricains résistants y sont établis : les Namnètes présents sur les deux rives de la Loire, et les Ambilatres au sud du pays. Ils sont alliés au nord des Vénètes dont la puissance navale s’étend jusqu’à l’île de Bretagne, et sont voisins au sud des Pictons alliés des romains.
Après avoir vaincu les Vénètes lors d’une grande bataille navale (-56 av. J.C.) et soumis les cités armoricaines, Jules César agrandit le territoire des Pictons jusqu’à la rive sud de la Loire.
Son nom serait issu de celui de son territoire intégré à la province romaine d’Aquitaine : le Pagus Ratiatensis (Pays de Rezé) dont la capitale était Portus Ratiatus (port de Rezé).
Plusieurs formes d’écriture du nom seront utilisées au fil du temps : Rais, Rays ou Raiz. La dernière en vigueur : Retz, apparaitra au cours du XVIème siècle.
Son évangélisation qui commence au IVème siècle est assurée, tant par les évêques des diocèses de Poitiers et de Nantes, que par des religieux d’Irlande et d’Angleterre. Divers lieux de culte de renom voient le jour tels que, les abbayes de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, de Buzay à Rouans, ou encore de Notre-Dame-de-la-Chaume à Machecoul.
Invasions
A la fin de l’empire romain, le Pays de Retz subira raids et invasions, puis la domination des Wisigoths et des Francs qui l’occuperont au VIème siècle.
Au cœur du Royaume et du Duché de Bretagne
Après trois siècles de lutte franco-bretonne, le traité d’Angers conclu en l’an 851 reconnaît officiellement le statut du royaume de Bretagne, auquel seront définitivement intégrés les Pays de Rennes, de Nantes et de Retz : c’est l’acte de naissance de la Bretagne historique.
La Bretagne juxtapose dès lors une zone de langue bretonne, et une zone de langue romane. Le breton sera parlé de Pornic à Paimboeuf jusqu’au Xème siècle environ comme l’atteste la toponymie de quelques lieux au nord-ouest du territoire (Paimboeuf, Mindin, Gourmalon… ). Dans une grande majorité, le pays continuera à pratiquer son parler roman.
Ravagé et partiellement occupé par les vikings à partir du IXème siècle, il est complètement libéré en 938 par le Duc de Bretagne Alain II dit «Barbetorte». Celui-ci fait de Nantes sa capitale et établit une marche (frontière) destinée à protéger son duché d’incursions provenant de Normandie, du Maine, d’Anjou et du Poitou.
Cette marche où les paroisses frontalières entre Bretagne et Poitou bénéficieront d’un statut spécifique, sera fortifiée par les châteaux de Pornic, Prigny – le Collet (Moutiers-en-Retz), Princé (Chéméré), Machecoul, St-Etienne-de-Mer-Morte, la Bénate (Corcoué S/Logne).
… sa capitale et son blason
Sainte-Croix, sa capitale dès le Xème – XIème siècle, est un site fortifié situé à l’époque à proximité des côtes au fond de la « Baye de Bretagne ». Elle laissera place au nom de Machecoul et deviendra l’un de ses quartiers.
Les premiers seigneurs de Retz porteront le titre de seigneur de Sainte-Croix. Le blason de Retz qui est «d’or à croix de sable» (jaune à croix noire) en est vraisemblablement le lien héraldique.
Du Xe au XVIe siècle, le pays est l’une des plus puissantes seigneuries du duché breton. La baronnie de Rais compte parmi les neuf plus anciennes baronnies bretonnes, jouit de la dignité de doyenneté des baronnies de Bretagne, et Machecoul à l’imposant château fort est protocolairement l’une des «entrées et issues du duché de Bretagne».
Arrêté en son château de Machecoul et emprisonné au château des ducs de Bretagne à Nantes, Gilles de Rais y avouera les faits, y sera jugé puis exécuté en 1440.
La «Baye de Bretagne» (actuelle baie de Bourgneuf et marais breton), plus grande zone de production de sel de Bretagne, de France et d’Europe du moyen-âge jusqu’au XVIe siècle, lui assure grâce à ses ports de l’île de Bouin, Bourgneuf et le Collet, la prospérité et une notoriété internationale.
Des flottes d’Europe du nord et notamment de la Hanse, des îles britanniques et du nord de la péninsule ibérique viendront y charger «l’or blanc» de ses salines durant des siècles.
De par sa situation stratégique, la guerre de cent ans puis les guerres de religion apporteront au pays son lot de misères et de désolations.
Du XVIIe au XIXe siècle, Paimboeuf, située sur la rive sud de l’estuaire de la Loire est l’avant-port de Nantes et un pôle maritime de premier plan. On y verra accoster les frégates de la marine de guerre, vaisseaux corsaires, bricks négriers et autres négociants avec les Antilles, les Indes et les Amériques, qui feront la fortune des armateurs de l’ancienne cité ducale.
De par sa situation stratégique, la guerre de cent ans puis les guerres de religion apporteront au pays son lot de misères et de désolations.
Après l’union du Duché de Bretagne et du Royaume de France en 1532, la baronnie de Rais devient vicomté, comté, puis duché-pairie en 1581 au sein de la Province de Bretagne.
Il est représenté aux états de Bretagne jusqu’à la révolution de 1789, puis est naturellement intégré au département de Loire-Inférieure (actuelle Loire-Atlantique) issu du découpage de la province de Bretagne en cinq départements en 1790.
Lors de l’insurrection contre-révolutionnaire de 1793-1796 connue sous le nom de « Guerres de Vendée », le Pays de Retz, qui en est l’un des principaux foyers de départ fait partie d’une importante zone insurgée appelée « Vendée militaire ».
La région sortira exsangue et dévastée de cette période de destructions et de massacres.
Développement et début du tourisme balnéaire
La seconde moitié du XIXe siècle qui voit naître le tourisme balnéaire et le développement du chemin de fer, va donner un nouveau visage au littoral du Pays de Retz. Les bains de mer, cures et autres activités de villégiature concourent à la renommée de ses villes côtières telles que, Saint-Brévin-Les-Pins, Saint-Michel-Chef-Chef, Tharon, Préfailles, Pornic (qui aura longtemps la réputation de « Trouville breton ») et la Bernerie-en-Retz.
Pendant la 1ère guerre mondiale, une importante base aéronavale franco-américaine s’installe à Saint-Viaud à proximité de la Loire, d’où des dirigeables assurent des missions de surveillance de l’estuaire et des côtes. Ils permettront de 1917 à 1918 le débarquement sécurisé à Saint-Nazaire de 200 000 soldats américains, et du tiers des besoins matériels nécessaires à leur armée sur le front.
Le second conflit mondial fait du Pays de Retz le témoin d’un des plus grands drames de l’histoire maritime du XXe siècle. Le 17 juin 1940, le paquebot anglais «Lancastria» évacuant par Saint-Nazaire un maximum de soldats britanniques et de réfugiés civils, fait naufrage au large de la pointe Saint-Gildas après avoir été bombardé par l’aviation allemande.
Le nombre de ses victimes est estimé entre 4 000 et 6 000 personnes, dont des centaines de corps seront rejetés sur les plages de la baie de Bourgneuf durant des mois.
Le 30 juin 1941, le décret N°2727 du gouvernement collaborationniste de Vichy sépare la Loire-Inférieure, et de fait le Pays de Retz, de la Province de Bretagne pour l’intégrer dans une nouvelle région dite d’Angers (Cette séparation demeurera après la guerre, la Loire-Atlantique faisant partie depuis de la région administrative des Pays de la Loire).
Situé en zone occupée et en partie inclus dans le système défensif allemand dénommé mur de l’Atlantique, il connaît des actes de résistance et de répression, notamment en 1944.
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